Popa Chubby : Deliveries after dark

Encore un nouveau disque de Popa Chubby, je dis encore car le gros père n’est pas avare de ses efforts et sa discographie va bientôt atteindre la même taille disproportionnée que son anatomie. Tout cela est-il bien raisonnable ? Certes la musique n’est pas désagréable puisque nous sommes en terrain connu, le blues et ses dérivés, certes les gros doigts agiles du chauve sont la preuve qu’il n’est pas manchot, certes on a bien compris depuis longtemps que l’homme n’a qu’un seul regret celui de n’avoir pu croiser le fer avec Jimi Hendrix. Adepte de la formule en trio – guitare, basse, batterie – il est obligé de se tailler la part du lion et il ne s’en prive pas, sa guitare explose de vitalité et de légèreté, sa grosse voix mugit et hurle dans les gamelles de mes enceintes, ou au contraire feule sous les caresses de la six cordes dans Grown Man Crying Blues. Parfois Popa s’égare dans une reprise nunuche comme Theme From The Godfather ou prend des accents country dans You Can’t Stop Love. Bref, un disque sympathique mais qui n’apporte rien de plus que ses opus précédents. Un modeste conseil, on sait que Popa Chubby est doué, alors moins de disques mais des albums plus fouillés qui démontreront son réel talent.